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L'homéopathie, remboursement?



Anecdotes personnelle

Pour être franc, si l'homéopathie me laisse perplexe niveau scientifique, au niveau personnelle, mon vécu me dit l’inverse.

La première anecdote est très commune, cela concernant mon allergie au pollen. Cette allergie causant des rhinites, ma mère décida de faire traiter cette allergie par un homéopathe dans les années 1995. Après plusieurs essais, la sévérité de l’allergie diminua grandement jusqu'à quasiment disparaître, me libérant de ces rhinites à répétition (j’en garde un détestable souvenir des reniflements cependant).

L’autre anecdote survient lorsque j’ai 20-21 ans, après une sévère fracture au bras, qui a nécessité une reconstruction. A cause de la fracture et de l'opération, mon bras arborait une magnifique couleur arc-en-ciel et était terriblement gonflé. Malgré les exercices de kiné et les injections de l'infirmière, rien à faire. Après une semaine dans cet état, ma mère m’a donné deux fois trois comprimés d’arnica homéopathique avant de dormir. Le lendemain, la taille de mon bras avait fortement diminué et deux jours plus tard, si mon bras était toujours couleur arc-en-ciel virant pastel, il n'était plus du tout gonflé.

Ce sont les anecdotes les plus marquantes pour moi.


Un peu d’Histoire

En 1810 est publié la première publication sur l'homéopathie, par son inventeur, le médecin Samuel Hahnemann, titré ”Organon de l’art de guérir” (Disponible en Français sur Gallica). L'idée originale est qu’une petite dose de poison peut avoir un effet soignant sur une pathologie si le poison et la pathologie présentent les mêmes symptômes. La découverte de l’effet vaccin par Jenner en 1798 avec le vaccin de la variole lui sert d’exemple pour son principe de similitude. L'homéopathie se répandit rapidement en France et aux Etats Unis dans les années 1830 jusqu'à la mort d’Hahnemann en 1843. Cette popularité s’explique par le comportement des médecins de la médecine conventionnelle envers leur patient, ce sont tous des Dr House : ils s'intéressent davantage aux symptômes qu’au patient. De plus, les débats enflammés entre médecins étaient (et sont toujours) incompréhensible pour le commun des mortels, et les traitements proposés à l'époque très bruts (de type saignement). A l’inverse, l'homéopathie est centrée sur le patient, logique et facile à comprendre. Un autre facteur ayant aidé à la popularisation de l'homéopathie est le support de la royauté et des nobles en général. L'hôpital homéopathique de Londre, fondé en 1849, est devenu “Royal” en 1948 par l’autorisation du roi George VI. A partir des années 1960-1970, l'homéopathie regagne en popularité, de part sa simplicité et logique dans les traitements.


L’utilisation

En France, 3 Français sur 4 ont déjà pris de l'homéopathie au cours de leur vie (Boiron). Le royaume-uni et les Etats-Unis observent également une augmentation de l’utilisation de l'homéopathie, surtout depuis que celle-ci est autorisée à la vente libre, c’est-à-dire sans ordonnance. Aux Etats-Unis, les patients vus par des homéopathes sont généralement blancs, présentent des symptômes subjectifs et sont plus jeunes que les patients vu par un médecin conventionnel (Source).

Aujourd’hui, les maladies les plus souvent traités par les homéopathes sont l’asthme, la dépression, les otites, les rhinites allergique (rhume du foin), les migraines et maux-de-tête, les désordre névrotiques (névrose), les allergies non-spécifiques, l'eczéma, l’arthrite et l’hypertension.


Les principes directeurs

L’homéopathie repose sur trois principes fondamentaux (Source):

- La similitude : elle a été énoncée en 1796 par le fondateur de l’homéopathie, Samuel Hahnemann, et établit que ce qui peut rendre malade à forte dose peut guérir à faible dose.

- L’infinitésimalité : les remèdes sont préparés par dilutions successives d’une substance active appelée “souche”, désignée par son nom latin. Ces souches sont diluées selon la technique hahnemannienne et chacune de ces dilutions a été suivie de nombreuses secousses du récipient dans lequel elle a été pratiquée.

- Le principe d’individualisation (ou de globalité) : l’homéopathie appréhende globalement la personne (globalité physique, psychique, etc.) et non uniquement les symptômes liés à la maladie.


La fabrication

Au départ de l'homéopathie, il faut un poison qui résulte en un symptôme similaire à la maladie à traiter. Ce poison peut avoir une origine végétale (l’arnica, toxique à haute dose), animal (l’abeille ou le venin de serpent) ou minéral (l’aluminium). Ce poison est dissout ou broyer dans un solvant (eau ou alcool par exemple), laisser à macérer, puis filtrer une à deux fois afin d’obtenir la solution de départ, la teinture mère ou “souche”. Cette teinture mère est ensuite diluée par facteur 100, c’est à dire 1 goutte de solution dans 99 gouttes de solvants puis mélangée 100 fois, ce qui correspond à 1 CH. Cette étape est répétée jusqu'à obtenir le nombre de CH nécessaire pour le traitement homéopathique.



Critiques

La critique la plus commune concerne le principe de dilution, car les mathématiques prouvent l'impossibilité de la chose. Il faut connaître deux chiffres:

Le nombre d’Avogadro, représentant le nombre de molécule dans une mole de matière, égal à 6.022x1023 molécules. Plus la molécule est petite, moins il faut de materiel pour obtenir une mole : 58.44g pour le sel. A l’inverse, puis elle est grande, plus il en faut : 1382g pour l’huile d’olive.

Le nombre de CH, donc de dilution au centième, réalisé pour obtenir le comprimé homéopathique. 1CH correspond à une dilution de 102, 4CH à 108, 9CH à 1018, 12CH à 1024 et 30CH (la plus haute pour l’arnica) à 1060.

Il y a peu de chance que la teinture mère soit à une concentration de 1 mole, ce qui est déjà concentré. Mais même ainsi, 100ml de solution à 12CH aurait 0.6 molécule de la solution mère. La masse d’un granule (environ 0.2g) à 9CH posséderait environ une centaine de molécules, toujours avec une solution mère à 1 mole.


Efficacité

Si l’on se base sur le ressenti et les expériences de patients, un grand nombre de personnes (moi inclus) estiment que l'homéopathie fonctionne.

La science, avec les tests aléatoires en double aveugle, dit le contraire. Et ce, dès 1830, avec l’essai de Saint-Petersburg. Les expériences se sont depuis multipliées, et l’on peut facilement trouver des méta-études (compilation d'études) démontrant l'inefficacité de l'homéopathie, au même niveau que l’effet placebo.

A l’inverse, Boiron, avec l’étude EPI3, mets en évidence que la prescription d’homéopathie résulte en une diminution de la consommation d'antibiotique, d’anti-douleur et d’anxiolytique dans le cas de trois indications : les infections des voies aériennes supérieures (IVAS), les douleurs musculo-squelettiques (DMS) et les troubles anxio-dépressifs et du sommeil (SAD) respectivement. Les essais n’ont pas été réalisé en double aveugle (LE standard), et si Boiron et la presse en disent de bonnes choses, les conclusions des trois articles que j’ai lu sont plus mitigées (plus de chance de faire une rechute pour IVAS -70%), et surtout représente une petite portion des applications possibles de l'homéopathie (les aînés à 75.8 ans de moyenne pour DMS, et des conditions moins sévères traitées par le groupe homéopathie pour SAD). Cela reste un pas dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Et même s'il était prouvé que l'homéopathie fonctionnait dans un cas, il n’est pas possible de généraliser son application pour tous les autres cas.


Alors, remboursement ou non?

LA question politique du moment. Avec également un aspect financier.

L'homéopathie s’est hissé à une place privilégiée grâce à sa popularité au XIXe siècle, et non pas par son efficacité. Cette place privilégiée lui a permis de faire de l’argent : le chiffre d’affaire des laboratoires Boiron s'élève à 604 millions d’euros en 2018, dont 60% en France, soit 358 millions d’euros, avec un bénéfice de 57 millions (avant impôt). Entreprise qui embauche 3672 personnes, dont 2516 en France, et qui menace d’en virer la moitié si l'homéopathie n’est plus remboursé.

Beaucoup de médecine non conventionnel (douce) ne sont pas remboursés, car elles n’ont pas pu faire preuve de leur efficacité. L'homéopathie est l’une d’entre elles, et ne doit plus être remboursé, car j’estime qu’il s’agit plus d’une croyance que d’une science ou de médecine. Remettons l'homéopathie dans sa juste place, celle d’une médecine douce, sans preuve et sans effet secondaire (sauf intolérance au lactose).

Enfin, payer son tube d’arnica montana 9CH 1€75 (maintenant) ou 2€50 (sans remboursement), ce n’est pas un grand sacrifice pour continuer de croire au pouvoir de l'homéopathie. Et je le ferai volontier si le besoin s’en fait ressentir.


Les découverte faite sur l’homéopathie

Blatta orientalis est fait à partir de cafard vivant, principalement pour traiter l’asthme. 6 types d’araignées sont également utilisé, à partir de l’animal entier, dont la veuve noire (Latrodectus mactans). Les abeilles sont également utilisées, trempées vivante dans de l’alcool (Apis mellifica). Chenilles, mouches et fourmis sont également utilisé par l’homéopathie.

Il y a bien d’autre sources animales, dont certaines ne sont non approprié avec la défense des animaux (tuer un cobaye -sorte de cochon d'inde- par choc anaphylactique pour Poumon histamine…).

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